Soixante minutes

soixante-minutes

Le pitch

Afriolla, véritable Las Vegas des étoiles.
L’aventurier Iowa Tucson, le cyborg Erx et Pry, le hacker, sont tranquillement installés à une table du « Club 180 », quand une voix annonce que leurs têtes valent désormais un million de gouv-crédits.
Une terrible fuite commence. Si les trois hommes survivent aux soixante prochaines minutes, le million est à eux. Dans le cas contraire, il ira à celui qui les aura refroidis.

Un extrait

La première chose qui frappait le visiteur en entrant dans le Club 180 était la démesure de la salle : entre le sol et le plafond, on aurait pu empiler plusieurs vaisseaux les uns sur les autres. Des élévateurs reliaient de nombreuses terrasses intérieures et partout, des écrans géants diffusaient des clips musicaux tandis qu’une myriade de haut-parleurs bombardait les lieux de décibels. Les néons de lumière noire et les stroboscopes baignaient l’endroit d’une atmosphère électrique.
Sur le pourtour de la salle, qui était circulaire, plusieurs bars proposaient ce que beaucoup considéraient comme les meilleurs cocktails du système. Au centre, extra-terrestres, androïdes et humains se tortillaient sous le regard des clients attablés à proximité de la piste de danse.
Suivi par Erx, Iowa se rendit jusqu’au premier bar. Sous sa surface en verre, des lasers rouges couraient le long du comptoir en une succession d’allers-retours.
— Debout-les-morts. Deux. Avec une assiette d’amuse-gueules, demanda-t-il en posant un billet de cent gouv-crédits.
Une jeune femme moulée dans une combinaison de cuir groseille les servit. Un éclat de voix attira leur attention.
— Ah ouais ? R’cule voir, si t’es p… pas une p… poule mouillée !
Le vide se fit autour d’un rustaud passablement éméché. Le kaltan à qui il venait de s’adresser, un grand humanoïde à tête de reptile, fit quelques pas en arrière. Le butor dégaina, mais un laser le toucha en pleine poitrine. Un gorille apparut et enjoignit d’une voix ferme ceux qui se trouvaient là de vaquer à leurs occupations. Il saisit le corps de l’ivrogne par les bras et le tira derrière le comptoir.
Iowa avala une gorgée de sa mixture luminescente.
— Iowa Tucson ! s’écria une voix nasillarde dans son dos.
Le capitaine du Skyrider se retourna sur un nabot habillé d’une chemise à fleurs, d’un short jaune criard et chaussé de claquettes fluo. Il lui souriait de toutes ses dents.
— Ça, par exemple, Caikos… Alors, toujours à traquer cette fripouille d’androïde ?
— Ce grille-pain m’a encore une fois filé entre les doigts. Tiens, le dingo !
Erx ne daigna même pas lui jeter un regard méprisant.
— Ah… commenta Iowa d’un air faussement désolé. T’es là en touriste ?
— Pour le Défi ! Et les putes, bien sûr. Les meilleures du système, ajouta-t-il avec un clin d’œil. Et toi ?
— Je viens voir mon fils. Pry.
— T’as un rejeton ? Sinon, tu joues encore de la gâchette pour… comment il s’appelle, déjà ?
— Non. Il a plus besoin de mes services.
Erx posa une main mécanique sur la chemise à fleurs du chasseur de primes.
— Et si tu te cassais, maintenant ?
Le nabot grimaça puis s’éloigna, une flopée de jurons coincée entre les dents.

 Une critique

Armes-lasers, gouv-crédits, hovermobile, jetboard, tout un vocabulaire SF très accessible pour les non-initiés nous plonge avec bonheur sur cette station spatiale dédiée au loisir. On y trouve une faune digne du Cinquième Elément et de Star Wars. L’intrigue est simple, le principe de l’histoire classique, néanmoins l’auteur, par son écriture fluide et une bonne dose d’humour, nous tient jusqu’au bout dans son filet. Voilà une lecture qui trouvera sa place sur votre liseuse pour un moment dépaysant.
L’oeil du lémurien

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